« Personnages fictifs dans la littérature : Des noms qui ne disparaîtront jamais », est le titre d’un article non signé, paru dans Images, « hebdomadaire égyptien paraissant le dimanche », du 24 août 1930.
NOTE : Simplicissimus écrivait régulièrement « Sherlok », dans ses articles (cf. Simplicissimus – Sherlock Holmes (1930)). L’auteur, anonyme, de « Personnages fictifs dans la littérature : Des noms qui ne disparaîtront jamais », fait la même erreur : il s’agit, peut-être, de Simplicissimus…? Les différentes occurrences ont été corrigées, dans cet article.
Personnages fictifs dans la littérature
Des noms qui ne disparaîtront jamais
Sir Arthur Conan Doyle est mort, mais Sherlock Holmes vit encore. La fiction, sortie de l’imagination du grand écrivain, survit à son créateur. Durant longtemps encore il figurera à côté de ces figures immortelles de la littérature qui, inventées par les écrivains, n’en ont pas moins une personnalité typique.
Ainsi, Hélène de Troy, la Reine de Saba, Hamlet, Tristan et Yseult, d’Artagnan pour ne citer que celles-là sont des figures qui ne mourront jamais et qui représentent bien chacune l’époque dans laquelle elles vivaient.
Prenez Dickens, par exemple, dont les œuvres méritent d’être classées à côté de la Bible et de celles de Shakespeare, il a créé des figures qui seront toujours ancrées dans nos mémoires et qui le demeureront dans celles de nos descendants.
Plus près de nous, miss Anita Loos dans son livre Les hommes préfèrent les blondes a créé un type de femme inoubliable que les générations se transmettront.
En tête de la liste des figures fictives créées par les écrivains vient le fameux Don Quichotte, plein de fougue et d’entrain sur son cheval Rossinante. À côté de lui, voici Sancho Pansa. Qui oubliera jamais la figure chevaleresque d’un d’Artagnan et de ses trois compagnons de fortune, Athos, Portos et Aramis ?
Sherlock Holmes est ainsi un personnage légendaire que l’on finira par se persuader qu’il a vraiment existé et que son créateur ne fut que son biographe.
Balzac, le grand Balzac, n’a-t-il pas lui même inventé des types immortels ? L’imagination de ces écrivains est telle qu’après avoir créé leur personnage, ils finissent par croire eux mêmes à leur existence et brodent autour d’eux les histoires les plus abracadabrantes. Plus que ceux de leurs auteurs, les noms de ces personnages passent à la postérité.
Quelle figure plus caractéristique, quel visage plus sympathique que celui de Cyrano de Bergerac ? Edmond Rostand a fait là, certainement, une des plus belles créations de personnages fictifs, et le caractère chevaleresque, le courage, l’amour de Cyrano pour Roxane, demeureront vivants à tout jamais.
Il ne faut pas croire cependant que telle figure ou telle autre ont été inventées de toutes pièces. Leurs auteurs ont dû, sans aucun doute, s’inspirer d’un visage-type qui les a plus particulièrement intéressé qu’un autre, et c’est alors qu’ils ont fait appel à leur imagination. Celle-ci s’est chargée du reste…