Bravo ! Le Grand Hebdomadaire pour les jeunes en 1947

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Flash Gordon d'Alex Raymond sous le titre de Guy l'Intrépide, Bravo ! 1947.

Bravo ! Le Grand Hebdomadaire pour les jeunes, la reliure annuelle de 1947

 

Créé par le hollandais Jean Meuwissen en 1936, la revue est reprise par Defosse quand le précédent s’éclipse pour éviter certains déboires à la Libération. Au début des années 1950, Bravo ! est repris par la direction de Femmes d’Aujourd’hui, en plein succès, mais leur politique éditoriale affadit considérablement le contenu. La revue mère finit par absorber les pages dessinées dans ses propres pages, elle les conservera jusqu’à la fin, à la grande joie des collectionneurs modernes.

L’éditeur original avait commencé par importer des bandes américaines, comme Flash Gordon ou Katzenjammer Kids (Pim, Pam et Poum ou Les Kids), ou encore Félix le chat. Il accueillait également des dessinateurs et nouvellistes du crû, comme Edgar P. Jacobs ou le célèbre Jean Ray, en langues néerlandaise et française. C’est après-guerre que repris par Defosse, le magazine belge exploite la formule en intégrant davantage de jeunes dessinateurs et scénaristes. À cette époque, Tenas, Rali, puis le scénariste Duchâteau iront jusqu’à réaliser une demi-douzaine de séries à la fois, Uderzo signera une bande comics, Capitaine Marvel Jr, etc.

En grand format sur 12 pages, la revue se renumérote chaque année, elle présente pour l’essentiel des strips courts, jamais plus d’une page, parfois une seule bande, mais elle publie également des romans classiques en livraison et des romans d’aventures, des contes et des anecdotes racontées.

Les détails d’inspiration conjecturale des 52 numéros de l’année 1947

Côté rédactionnel, rien. Une reprise de Kazan, le roman de Curwood, des romans d’aventures de Josephine Wurts et des textes amusants ou non de Maurice Bataille. Par contre les bandes conjecturales abondent.

D’abord les imports américains, réguliers :

Flash Gordon d’Alex Raymond sous le titre de Guy l’Intrépide et qu’on ne présente plus.

 

Les prodigieuses inventions du professeur Picric, créé par Elzie Crisler Segar, le père de Popeye, et dessiné ici par Bela Zaboly qui reprit les personnages de Segar à sa mort. Une bande comique loufoque d’inspiration « savant fou ».

 

Côté européen :

Les deux premiers numéros achèvent le récit de Capitaine Hardell, le dernier annonce une nouvelle histoire pour l’année 1948. De la science-fiction signée, dans les n° 1 et 2, par Ralph Aivlin et annoncée par Tenas (Louis Saintels) et Rali (Raoul Livin) (qui doivent être ensemble l’alias Aivlin) qui sera scénarisé par André-Paul Duchâteau.

 

 

 

 

 

 

 

Plus intéressant encore, Lamar, l’homme invisible est une bande de science-fiction sans bulles, au scénario indigent, mais avec de belles qualités graphiques, signée Marleb… il s’agit des débuts de Jacques Martin, le créateur d’Alix (du n° 9 au n° 34). Sous ce pseudonyme, il livre également la bande Monsieur Barbichou.

Un peu particulier :

Une jolie bande de fantasy animalière, Le Club des Jacasseurs qui n’est pas sans rappeler, en moins iconoclastes, les Moustache et Trotinette de Calvo. Ces deux personnages feront justement leur entrée dans Femmes d’Aujourd’hui quelque temps plus tard et c’est assez intrigant. La signature n’est pas très lisible, je n’ai rien pu trouver sur le sujet ni sur le titre.

 

 

 

 

Anecdotes :

 

Jacobs dessina, en 1942, des aventures de  Gordon l’intrépide pendant quelques semaines, juste entre l’arrêt des réceptions des bandes américaines, interdites par la censure d’occupation, puis l’arrêt total des autorisations de diffusion de matériel américain, même dessiné sur place. C’est ce qui poussa Jacobs, en 1943, sur les instances de son éditeur, à créer la fameuse bande de SF, Le Rayon U. Chaque personnage est le pendant de ceux de la dernière histoire de Flash Gordon parue.

Rayon U et Flash Gordon parurent dans Bravo ! mais Jean Meuwissen éditait également une revue nommée Bonjour ! pour les adultes. Il y fit paraître de 1937 à 1938 un récit titré Le Rayon de la Mort, anonyme. (n° 20 le 7 novembre 1937 au n° 21 du 13 novembre 38).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À noter une jolie adaptation d’un roman de Stanislas-André Steeman, L’Ennemi sans visage (Ici, Mr Wens) dessiné par Rali, mais qui ne semble pas scénarisé par Duchâteau (pourtant jeune protégé de Steeman qui l’avait lancé dans la collection policière, Le Jury, dès l’âge de 16 ans). Ce qui expliquerait cependant son introduction dans la rédaction de la revue.

 

Sources : outre l’intégrale de l’année 1947 de Bravo !, certaines informations provenaient du site BD-Anciennes, disparu aujourd’hui.

 

 

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