Du fil « Au Conscrit » au « Printemps », du textile et du colonialisme & l’Imagerie d’Épinal

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Pique aiguille Fil Au Conscrit pour couturière en tôle, vers 1900.

 

Publicités trouvées dans un classeur de lainages (3)

 

 

En vrac dans le classeur à lainages, l’imagerie continue de faire de la publicité pour les industries et négoces lillois dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale.

 

 

Le fil « Au Conscrit », création des filatures du Nord.

 

 

Le fil « Au Conscrit » est tellement célèbre qu’il entre en littérature, le collège de Pataphysique s’en est même emparé pour l’altérer avec bonne humeur dans « Du bon usage du dépôt des marques ». C’est le fil qui sert à coudre et à broder, mais c’est aussi celui qu’on utilise au bout d’une gaule à la pêche pendant les vacances, ou pour attacher le cerf-volant. Le fil du Conscrit envahit les affiches, les enseignes de tôle, les gadgets et bien sûr, une incarnation dessinée de cet appelé à la vie militaire, dont la tenue doit être solide pour durer le temps d’engagement. Un personnage connu depuis le XIXe siècle, entré en imaginaire populaire, vaillamment en marche vers un destin souvent peu enviable. Aujourd’hui encore, les nostalgiques peuvent se procurer aisément des reproductions des fils à chinois, créé en 1847, à l’effigie du soldat tiré par le sort. Vrau, Crespel, Delespaul (non le confiseur, mais l’industriel) sont les grands maîtres des filatures du Nord, le fil « Au Conscrit », leur ambassadeur.

Dans les années 1930, une série « Les aventures du Conscrit dans son voyage autour du monde » reprend médiocrement des thèmes connus de la littérature pour la jeunesse, mis à la mode par tous les romanciers populaires ou presque depuis Paul d’Ivoi en passant par Jean de La Hire. Les récits colonialistes en diable, non signés pas plus que les illustrations, sont encore desservis par des couleurs crues et un trait rétrograde, l’impression a lieu sur place.

 

Les magasins du Printemps, plus traditionnels, requièrent les services de l’Imagerie Pellerin pour des devinettes illustrées toujours à la mode.

 

 

Imagerie d’Epinal n° 1318.
Blanco, Société de Mouvaux.

 

 

Une société de Mouvaux plébiscite sa marque, Blanco, que nous connaissons encore avec des aventures originales, mais sans grand intérêt. Demeure l’occasion de découvrir l’intérieur modeste de la population à Lille pendant les années 1930.

 

 

Blanco : Paulette la petite dégourdie.
André, chausseur lillois.

 

Une dernière image, plus tardive, à la signature illisible, sans regret pour le dessin sommaire et l’humour à ras des pâquerettes des répliques de ces deux fumeurs. Il ne s’agit pourtant pas d’une réclame pour des cigarettes, mais celle d’un célèbre chausseur de Lille, André, qui utilise un verbe aimé des chineurs de livres dans le Nord : « Brader » !

 

 

 

 

Humour pour André, le chausseur.

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