L’A. A.A.A.P.A. Fanzine et Fandom : objet Fanique – 1996

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L’A. A.A.A.P.A. n’est pas daté, mais je me souviens l’avoir fabriqué, je peux certifier qu’il fut imprimé en 1996, peu avant la convention française de science-fiction à Nancy. Ce fascicule fut une émanation totalement fanique, réalisé pour le seul bonheur jubilatoire de créer un objet inutile autour du fandom. Trente-deux pages au format A5, en noir & blanc, avec une couverture en papier fort de différentes couleurs suivant les exemplaires, à la ressemblance de la vénérable A.A.A.P.A. dont il est une séquelle sauvage. Il fut offert par deux aaapaiens (entendez « membres de la compagnie ») aux autres inscrits de l’association, et publié sous la tutelle des fanéditions toujours (rarement) actives depuis le début des années 1990, The Dead Ducks.
Cette revue d’un genre spécial nous vient du modèle en faveur dans le fandom des États-Unis, exporté par Pascal J. Thomas, président fondateur de la première A.P.A. française, qui fut suivie de plusieurs consacrées à des sujets aussi importants, toutes cultes aujourd’hui. Je ne ferai pas l’historique de cette étonnante sorte de publication par crainte de commettre bien trop d’erreurs, mes premiers pas furent tardifs : je n’ai ouï dire que les échos du folklore, enluminé pour impressionner les nouveaux arrivants et leur faire signer un engagement. L’A. A.A.A.P.A. n’est autre que l’Annuaire de l’Ailleurs et Autres Amateurs Press Association, un nom choisi, d’après une information recueillie de la bouche même de son président, pour figurer en première place d’un annuaire beaucoup plus prestigieux : celui des A.P.A. recensées aux USA.
La nôtre était bien sûr consacrée à la science-fiction, ou plutôt aux pensées vagabondes des fans de SF, qui s’éloignaient parfois bien loin du sujet principal. Elle réunissait les courriers envoyés par les participants à la charge du président (le « Prèz’ » ou la « Prèze ») de les relier, imprimer puis expédier sous la forme d’une revue à chacun. L’A.A.A.P.A eut la coquetterie d’être illustrée en couverture, largement par Francis Saint-Martin, mais aussi par quelques autres, David Mathieu, Rémi Gallart, Fred Grivaud, par exemple, et même lorsqu’il y avait disette, par d’horribles ersatz composés n’importe comment.
D’innombrables célébrités françaises (mais oui !) ajoutèrent leurs pattes de mouches, dactylographiées et heureusement, à cette revue épistolaire. Toutefois, l’annuaire ci-joint n’est qu’un instantané de l’ultime époque faste : il compile par ordre alphabétique les membres actifs, c’est-à-dire ayant payé leur cotisation et fourni au moins une ou deux contributions dans l’année. Certains valeureux de la plume furent présents depuis le premier numéro, dont l’honorable président fondateur. Une certaine mollesse gagnait et l’apparition des premiers réseaux virtuels affaiblissait l’enthousiasme à la faveur des rencontres plus directes sur la toile.

Un dernier petit mot à propos de The Dead Ducks Faned Pirats pour lesquelles je réclame l’indulgence du lecteur d’aujourd’hui, celui d’autrefois en a vu de bien pires… et de meilleurs aisément. C’est une faiblesse entretenue depuis des lustres — il y a réellement eu une résurrection numérique en 2012 — pour une production pléthorique : trois numéros et ce hors-série. Leur particularité, outre d’être capables de n’importe quoi, est d’avoir « cracked », autrement dit d’avoir piraté des fanzines existants, de préférence avec quelques acolytes recrutés pour l’abordage, et d’apposer un A- au titre régulier pour le marquer. Influence assumée de la protogeek de l’époque, déjà rédactrice pour des revues obscures de jeux informatiques. Jérôme Durou est le véritable initiateur de ce hors-série, il est responsable de tous les textes de présentation sauf la sienne, le reste m’est hélas imputable, y compris l’impression en pointillé réalisé sur une machine à aiguilles. Les adresses sont reproduites telles qu’elles apparaissaient (polices de caractère et ajouts) imprimées par leurs expéditeurs. Elles sont brouillées partiellement par respect de la vie privée, quoique caduques pour la plupart. Les citations sont des extraits choisis, avec malice, et reflètent des conversations apaiennes dont je garde un bon souvenir.

Après cette courte introduction à l’institution des A.P.A., et sûrement un peu trop longue pour son annuaire ludique, c’est « à l’ancienne », page après page à l’écran, que vous pouvez découvrir l’intégralité de cet opuscule fanique à peine identifié.

2 COMMENTAIRES

  1. ah , l’aaaapa, ça me fait penser à la blague dans un Gaston avec les papa papou et pas papou , ( les rapprochements , parfois … ) J’ai récupéré la collection d’un de ses participants , j’esperes prendre le temps un jour d’en scanner ce qui qu’il y a d’intéressant

    • Prends surtout ton temps ! Du genre après ma mort, l’AAAPA étant tout de même un échange de courriers privés la plupart du temps. 🙂
      Les Quarante-Deux ont déjà une collection complète ou quasi dans leur musée de la SF en France, cela dit. Éventuellement, tu pourrais la compléter ? Et pour ma part, j’ai déjà numérisé toutes les couvertures des numéros en ma possession pour les donner à Noosfère, avec la liste des contributeurs par « issue », ce qui me paraît déjà bien assez de publicité pour cet étonnant forum d’avant les réseaux sociaux.
      PS Et honte au donateur anonyme ! ^^

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