L’Intrépide n° 473, 14 Septembre 1919 – première série, Offenstadt

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Voyages et aventures de Don Diego de Oliveira par Pierre Agay (José Moselli), illustration de H. Muller.

En couverture : Voyages et aventures de Don Diego de Oliveira par Pierre Agay (José Moselli), illustration de H. Muller.

Aventure exotique.

Sommaire :

  • Textes sous images : Hans Allew le pirate anonyme –  Les Rois du Rifle par Jo Valle, illustré probablement par Raymond Tournon.
  • Humour : Tybalt et E. Nicolson.
  • Nouvelles : Voyages et aventures de Don Diego de Oliveira de Pierre Agay, illustration de H. Muller –  L’Invention d’André Hersain, anonyme –  La pêche à l’ours de Paul Salmon, illustration de A. Bergeret.
  • Romans : L’Usine infernale de Pierre Adam, illustration de Louis Maitrejean – Les Mystères de la mer de corail de José Moselli, illustration de René Gary.
L’usine infernale, grand roman mystérieux à suivre.

Zoom sur L’Usine infernale de Pierre Adam, illustration de Louis Maitrejean.

Dans ce numéro 473 de novembre 1919, Pierre Adam est au milieu de sa terrifiante aventure, L’Usine Infernale, dont on ne connaîtra la fin que dans le numéro 500, après 39 épisodes. Ce récit sera publié en cinq volumes dans la Collection d’Aventures en 1924 (L’Usine infernale 455, L’Escorte invisible 456, L’Évasion de Philibert 457, Le Breuvage magique 458, L’Implacable vengeance 459). Il s’agit d’une sombre histoire d’usine délocalisée en Inde pour y fourbir de l’ignoble manufacture (une modernité insoupçonnable à l’époque).

Extrait :

Mais pourquoi Pierre Adam a affublé son méchant et vicieux héros d’un nom aussi ridicule : Plouf Fakeloc ?! Il n’a rien de comique, ce monstre. La preuve dans cet extrait dramatique qui ne laisse plus douter de la nature conjecturale et rationnelle (j’ai réussi à placer mon expression favorite !) de ce grand roman d’aventures :

« Qu’as-tu, Philibert ? demanda-t-il.
– Ne buvez pas ! clama de nouveau le valet de chambre. C’est un piège !…
– Que dit cet imbécile ? grinça Fakeloc.
– Un poison, monsieur ! une liqueur diabolique ! poursuivit le brave Philibert. Si vous buviez, il vous arriverait la même chose qu’à Nyanké… Il ne vous resterait que les yeux pour pleurer… Vos bras, vos jambes disparaîtraient, et votre corps aussi ! »
Ferwell, voyant qu’une nouvelle discussion orageuse allait surgir, ralluma sa pipe. Fakeloc frappa du pied le plancher de la salle et, marchant vers le domestique :
« Abominable crétin ! Je te ferai couper la langue ! rugit-il. Nyanké n’est qu’un âne ! Et vous méritez tous deux le fouet ! Ah ! tu n’es pas ingénieur et tu passes ton temps à interroger les garçons de laboratoire ! Nyanké a menti, tu m’entends ? Et puis en voilà assez ! Ce n’est pas à moi qu’il faut faire l’injure de refuser ce que j’offre de grand cœur ! »
– Mince de générosité ! grimaça Philibert. Une tisane qui vous estropie pour le restant de vos jours ! »
L’usinier, dont on eût pu croire que ces mots allaient redoubler la fureur, changea subitement d’attitude.
« Je vois, dit-il d’une voix doucereuse, qu’il est difficile de te tromper sur la nature de la marchandise. Eh bien, oui, Nyanké avait raison. Voilà qui est plus net. Qu’est-ce que ça me fait, à moi, de reconnaître la chose ? Je suis le plus fort. Dans mes mains, vous ne pesez pas plus lourd que des grains de poussière. Buvez !
– Non ! dit résolument Philibert.
– Buvez ! répéta Fakeloc d’une voix métallique. Ou bien vous serez donnés en pâture aux tigres ! Je crois qu’il vaut mieux être invisible que mort ! »
Le domestique, hagard, reprit le verre qu’il avait déposé sur la table et poussa un gémissement sourd. Bérieux ne bougeait toujours pas. Fakeloc dit :
« Je vous donne deux minutes pour délibérer. Le supplice ou la transformation ; choisissez. »

L’usine infernale Coll. d’Aventures n° 455, 1924.
L’escorte invisible n° 456, Coll. d’Aventures, 1924

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