L’Intrépide n° 488, 28 Décembre 1919 – première série, Offenstadt

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Au-dessus du Précipice par J. de Nauzeroy, illustration anonyme.

En couverture : Au-dessus du précipice par J. de Nauzeroy, illustration anonyme.

Cette fois, l’illustration n’est pas signée du tout pourtant, il me semble bien qu’il soit le même J.A. déjà vu, donc Jacques Abeillé.

Une belle action, de belles couleurs (bien que mes exemplaires soient un peu gris de poussière). Dans cette histoire, un grand classique animalier, l’aigle géant capable d’enlever de jeunes enfants et à tire-d’aile les déposer dans son aire où attend la nichée affamée…

Sommaire :

  • Texte sous images : Hans Allew le pirate anonyme – Le dragon d’émeraude par Jacques Mahan (José Moselli), illustré par Janko
  • Humour : E. Nicolson – Thomen
  • Nouvelles : Au-dessus du précipice de Pierre Agay, illustré par Jacques Abeillé – Un ami dévoué anonyme (probablement une traduction de Chum) – Cobarde de Pierre Adam
  • Romans : L’usine infernale de Pierre Adam, illustration de Louis Maitrejean – Les mystères de la mer de corail de José Moselli, illustration de René Gary.
Une moitié de page : présentation classique de l’Intrépide.

Avant d’entamer les années 1920, petit retour sur un article de la fin de l’année 1919.
Outre des romans, des nouvelles et des récits à images sur le texte (parfois aussi long qu’un roman), L’Intrépide fournit aussi à ses lecteurs des articles culturels dont je n’irais pas jusqu’à jurer qu’ils sont intégralement respectueux de la vérité. Comme souvent à l’époque, la rédaction offre des informations venues de lointains pays, extraordinaires, effrayantes ou simplement surprenantes. L’article ci-dessous, extrait du n° 488, est de l’une de ces dernières. Il est signé J. M., probablement José Moselli encore, qui signe bien des articles et nouvelles sous un autre pseudonyme, Jacques Mahan.

Anti-américanisme moqueur.

Traité sur le mode humoristique, il est question d’un certain George White, américain doté d’esprit d’entreprise, une qualité inhérente au tempérament des citoyens de la bannière étoilée, comme chacun le sait en 1919. Cet habitant de Minneapolis doit sa récente fortune à un procédé astucieux de son invention, réalisé uniquement après s’être approprié le marché, quand il remarqua l’état repoussant des sols des magasins, parsemés de petits monticules peu ragoûtants.
Cette matière, c’est le chewing-gum, la gomme à chiquer, dont usent abondamment les Américains, une sorte de gomme élastique mélangée de sucre et d’aromates. Les Américains la mâchent et la remâchent jusqu’à ce qu’elle ait perdu toute saveur et alors la rejettent sans s’inquiéter où.
On le voit, J. M. s’amuse d’une part à vanter l’initiative un peu cocasse et d’autre part à se moquer des habitudes alimentaires et hygiéniques, plaisanterie qu’apprécieront en gloussant les jeunes garçons, qui doivent trouver parfois que ces Américains en font un peu trop. J. M. ne sait pas, l’innocent, que vingt-cinq ans plus tard, cette gomme à chiquer va envahir plus sûrement que la botte allemande notre belle patrie et qu’elle conquerra la population, au point qu’il doit y avoir peu de dissidence aujourd’hui.
M. George White, indifférent aux sarcasmes frenchies, invente une raclette et un produit solvant secret, fait fortune, engage des employés, et les pouces sous les bretelles, il déclare avec une verve un peu méridionale aux reporters venus l’interviewer :
Vous ne vous figurez pas ce qu’on use comme gomme à Minneapolis ! Si toute la gomme jetée sur les planchers y restait, l’on ne pourrait plus circuler au bout de quelques jours ! Avant deux semaines, ce serait le blocus du magasin, employés et clients resteraient collés aux linoléums !
L’auteur de l’article ne doit pas être étranger à ce discours…

L’humour selon l’Intrépide : pachydermique !

Dans le coin droit, un dessin humoristique colonialiste, bon enfant. Dans L’Intrépide, on atteint rarement les sommets haineux qui culminent régulièrement dans les revues catholiques. Les blagues et fantaisies manquent de finesse, toujours empreintes d’une légère xénophobie au mieux, au pire ouvertement colonialiste. Ce dessin et sa légende sont de E. Nicolson, l’un des piliers de la revue à qui il fournit également des strips de BD sans bulle, bien que parfois, il en apparaisse une ou deux, curieusement. Il aura quelques héros interchangeables, comme Barbassou, qui plus qu’un personnage original arbore un nom qui devait être plus ou moins populaire dans le langage quotidien.

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