Visite du Magasin Pittoresque de monsieur Édouard Charton (4)
Une courte biographie, mais passionnante et sensible, est livrée au lecteur en octobre et novembre du Magasin Pittoresque. Sans signature, hélas, l’auteur de ce portrait révèle avec délicatesse l’esprit d’un de nos grands illustrateurs, le caricaturiste Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard (1803 – 1847). Un homme fantasque, mais doux et attachant, nommé comme un mort : on le nomme communément Adolphe à l’identique de son frère mort peu avant sa naissance ; torturé par la mort, désemparé sans l’amour de ses disparus — sa première épouse et ses trois fils — trop aimant pour résister à d’aussi terribles tragédies ; une personnalité que l’on est agréablement surpris de découvrir sous la plume d’un admirateur attristé par un destin qu’il aurait préféré moins original et plus serein. Son analyse, joliment écrite pour mieux plaire encore, nous rappelle l’homme tel qu’il fut perçu de son vivant. Plusieurs dessins, inédits à l’époque, complètent l’esquisse, en particulier les fameuses papillotes de Mme Grandville, d’émouvants symboles d’une félicité conjugale gardés au secret d’un tiroir.
Texte en intégralité ci-dessous.
(Présentation du volume Le Magasin Pittoresque 1855 dans la Visite du Magasin Pittoresque (1) Jean Chappe et l’électricité. Précédemment, les visites du Magasin Pittoresque (2 & 3)) La Mère Dolly & David Wilkie évoque Walter Scott.)
J.-J. GRANDVILLE & DESSINS INÉDITS
Il était maigre, chétif, d’une taille au-dessous de la moyenne, ni beau ni laid, peu soucieux de parure, et laissant d’ordinaire ses cheveux et sa barbe en désordre. Toute sa physionomie était dans ses yeux d’une extrême mobilité, tour à tour souriants, vifs ou inquiets, et dans sa bouche d’une expression douce et fine. Il avait, par accès, la gaieté naïve des enfants et leurs folles impatiences. Heurté dans une idée, embarrassé dans la composition ou l’exécution d’un dessin, il se levait, bondissait dans sa chambre, jetait son petit bonnet de velours contre les murs ou le plancher, apostrophait ou agitait du doigt une grenouille qu’il conservait dans un bocal sur sa cheminée, et, après quelques cris, quelques gambades, se remettait au travail, rasséréné, sérieux, promptement absorbé. Il commençait ses conversations à la manière d’un grand nombre de peintres, par des interpellations bizarres, des saillies, des jeux de mots. Beaucoup de personnes qui ne l’ont vu qu’une fois ont dû se persuader qu’il était naturellement plaisant et enjoué ; d’autres n’auront remarqué en lui qu’une certaine habitude d’ironie légère, inoffensive, demi-comique, demi-sérieuse : c’était l’apparence ; sous ces dehors, son esprit restait grave et presque triste. Qu’il fût ingénieux, spirituel, méditatif, observateur, c’est ce que ses œuvres ont suffisamment prouvé ; malheureusement il y avait en lui plus encore. Quand on le connaissait bien, on découvrait au fond un secret ressort qui pressait incessamment sur sa pensée et tendait à la jeter trop loin, au-delà du but, vers quelque chose d’impossible. Ce mystère ne peut pas avoir échappé à l’attention de ceux qui savent quelle catastrophe a brusquement interrompu sa courte vie, et qui ont, en même temps, remarqué le caractère de ses dernières œuvres, Un autre monde, les Fleurs animées, les Étoiles, et les Rêves.
Comment avait-il été entraîné à la carrière de l’art ? Par tradition de famille autant que par vocation. Son grand-père, surnommé Grandville, avait été acteur comique sur le théâtre du roi Stanislas ; son père, qui s’appelait Gérard, avait passé sa laborieuse existence à peindre obscurément la miniature à Nancy. Gérard-Grandville tenait de son grand-père et de son père ; il réunissait en lui leurs aptitudes, et il était en progrès sur eux : il excellait, comme les habiles comédiens, à observer et à imiter les ridicules ; il étudiait ses dessins avec la patience des miniaturistes.
Je rencontrai Grandville pour la première fois dans un atelier d’architecte où se réunissaient chaque soir, en hiver, de jeunes artistes. Seul d’entre les habitués, il avait déjà une réputation : les Métamorphoses du jour, son chef-d’œuvre, l’avaient mis au premier rang de nos dessinateurs satiriques. Je remarquai son air de modeste défiance : je fus plus étonné de voir que la jeune réunion ne paraissait pas tenir en bien grande estime son talent et son succès. Les élèves en peinture y dominaient : ils se préparaient aux concours de l’école et avaient en perspective le prix de Rome ; ils aspiraient à continuer, Gérard, Gros, Girodet ; ils rêvaient la poésie et la gloire. Pour eux, Grandville, prenant place, dès son début, à un des degrés inférieurs de l’art, et paraissant résolu à s’y tenir, s’était volontairement limité, amoindri : on était presque tenté de le plaindre ; c’était un homme classé, fini, un caricaturiste. Où sont aujourd’hui ces jeunes enthousiastes ? Que sont-ils devenus ? Jusqu’où leurs fières espérances ont-elles fleuri ? Leurs noms planent-ils bien haut au-dessus de celui de Grandville ? Je les cherche. Hélas ! la plupart d’entre eux ne sont point sortis de l’obscurité : ils ont fléchi sous le poids du découragement, de l’impuissance ou de la misère ; un ou deux ont persisté et envoient encore, ce me semble, quelques grandes toiles aux expositions ; ils sont peintres, mais à peine sont-ils arrivés à saisir l’ombre de la poésie et de la gloire.
Quand je revis Grandville, plusieurs années après, il était marié et père ; c’était, comme il le disait avec une gravité comique, « un homme établi. » Il avait épousé, en 1833, à Nancy, une de ses cousines, Mlle Marguerite Fisher. Son affection pour sa jeune femme était passionnée : elle en était tout à fait digne. Agréable plutôt que belle ou même jolie, elle plaisait par la douce langueur de ses traits et de ses paroles. Après une année de mariage, les douleurs de la maternité avaient effacé le coloris animé de sa jeunesse : elle était pâle, d’une santé très-faible. Il me semble que je ne l’ai jamais vue qu’à demi couchée dans un fauteuil, à quelques pas de son mari. Elle exerçait sur lui une grande et heureuse influence : il n’entreprenait rien, il ne faisait pas un trait de crayon sans la consulter, et tous les conseils qu’elle lui donnait étaient pleins de goût et de sens. Il l’admirait, il se frottait les mains d’aise en l’écoutant, il était ravi de paraître dominé, de l’être si légitimement et si utilement. La manière dont il disait : « Mme Grandville méprise ce dessin ; Mme Grandville trouve ce croquis indélicat, » était vraiment curieuse et touchante. Parfois il feignait comiquement de s’insurger ; mais son crayon obéissait et faisait bien. Aussi longtemps qu’elle a vécu, il n’a pas dévié de la voie raisonnable où l’a suivi l’applaudissement public ; il n’a pas cédé aux tentations d’excentricité qui plus tard lui ont été si funestes. C’était vraiment la compagne qui convenait à son caractère, à la nature de son esprit, autant qu’à son cœur. Comme lui, elle sortait rarement, elle veillait sur tous les mouvements qui l’agitaient avec la même sollicitude que sur ses enfants. Il n’était pas besoin d’exciter la verve de Grandville ; elle n’était que trop vive et trop ardente : il fallait au contraire la modérer, la contenir, la diriger et la garder des faux élans ; c’est en quoi Mme Grandville excellait. Il avait parfaitement conscience de la justesse et de la solidité de ses avis : dans un de ses cartons, il rangeait tous les projets que sa femme avait approuvés ; dans un autre, tous ceux qu’il avait esquissés et qu’elle n’avait pas encore jugés ; il regardait quelquefois tour à tour ces derniers et sa femme d’un air singulier qui provoquait le sourire ; il retardait le plus possible le moment où il soumettrait ses chères idées à cette censure domestique : naturellement, les plus chimériques n’étaient pas celles qu’il aimait le moins ; mais dès quelles étaient écartées, il les détruisait ou les glissait « pour mémoire » au fond de quelque coffre rarement visité.
Parmi les premiers dessins qu’il me montra se trouvaient ceux qui viennent de passer sous les yeux du lecteur : « Nous ne sommes pas riches, me dit-il, et je ne peux pas donner à Mme Grandville des émeraudes pour pendants d’oreilles ; mais je veux qu’elle ait des papillotes comme n’en ont point les reines ! » Il s’amusait, en effet, le soir, à tracer toutes sortes de petites scènes plaisantes sur des papiers coupés en triangle. Mme Grandville refusait, bien entendu, de les sacrifier à sa toilette de nuit : Grandville piétinait en simulant le désespoir, et la menaçait de publier ses papillotes ; il me les offrit en riant pour le Magasin pittoresque : Mme Grandville haussa gentiment les épaules et serra les triangles dans un de ses tiroirs. Les trois que je publie me sont revenus par hasard : aucun scrupule ne s’oppose plus, hélas ! à ce qu’ils paraissent au grand jour. Que sont devenus les autres, et les meilleurs ? Je l’ignore.
Où sont aussi toutes les ingénieuses petites images de papier ou de carton que Grandville se plaisait à composer pour ses pauvres enfants, et que la mère avait grand’peine à sauver de leurs mains ?
— Je les plains de tomber en ses mains redoutables !
déclamait en riant Grandville.
On admirerait aujourd’hui ces jouets comme des témoignages précieux de la richesse extraordinaire d’imagination que Grandville n’a laissé qu’entrevoir au public, et dont s’émerveillaient chaque jour ses amis. Je touche du pied, en ce moment, une tapisserie dont il a fait le dessin : lézards, escarbots, insectes de toute sorte, vrais comme dans la nature, s’y jouent parmi les fleurs et le feuillage ; c’était un essai ; il soutenait sérieusement qu’on ne devait point marcher sur des figures humaines, ni sur des oiseaux ; et il discourait spirituellement et abondamment sur ce sujet.
Un autre de ses paradoxes favoris était que les artistes étaient encore loin d’être assez nombreux ; qu’ils étaient aussi nécessaires que les savants et les industriels ; que tout, dans l’univers, devait être art ou nature ; que toute usurpation de l’homme sur la nature devait être consacrée par la main de l’artiste ; en d’autres termes, qu’il fallait que toutes les surfaces qui ne sont point décorées ou plutôt symbolisées par l’art de la nature le fussent par l’art humain : car il considérait que la nature avait, comme l’homme, une industrie, une science et un art qui correspondaient, dans chacune de ses créations, à l’utile, au vrai, et au beau (ornement de l’utile et symbole du vrai). On rencontre ici un peu de cette obsession théorique à laquelle nous avons fait allusion en commençant, et que nous verrons plus tard se développer dans l’esprit de Grandville jusqu’à lui devenir fatale.
Grandville travaillait péniblement ; non qu’il lui fût difficile d’imaginer des sujets intéressants ou de dessiner rapidement des figures plaisantes de toutes sortes. Loin de là : il était doué d’une intarissable verve d’invention, et son crayon obéissait avec une merveilleuse promptitude à tous ses caprices. Il s’était même exercé à dessiner de la main gauche aussi bien que de la droite, et nous l’avons vu se servir de l’une et de l’autre à la fois, pour improviser, tout en causant, une variété incroyable de personnages et de scènes comiques, au-grand divertissement de sa famille et de ses amis.
Sans aucun doute, avec moitié moins de peine qu’il ne s’en donnait pour le public, Grandville eût encore fait preuve d’une rare originalité et mérité la réputation d’un très-habile artiste. Peut-être même, s’il avait su se tenir ainsi à mi-chemin de sa fatigue et de son talent, sa fortune eût été plus brillante, sa vie plus heureuse et plus longue. Ne connaissons-nous pas force gens qui ne font pas le quart de ce que l’on serait en droit d’attendre d’eux, et qui n’en sont pas moins très-satisfaits de leur part de succès et d’eux-mêmes ? Mais il y a là un mystère de conscience. Ne résiste pas qui veut à cette secrète et impatiente ardeur de la volonté qui, dans toutes les professions, pousse incessamment l’homme à réaliser aussi parfaitement qu’il est en son pouvoir les conceptions de son intelligence. Grandville était de ceux qui ne peuvent point se dire : « C’est assez, » tant que la voix intérieure leur murmure « Tu peux faire mieux encore ». Cette nécessité morale est souvent le véritable secret de la gêne où végètent toute leur vie des artistes même renommés. Ils ne sont pas libres de faire médiocrement ou mal, d’être inférieurs à eux-mêmes, lors même qu’ils sont rémunérés trop parcimonieusement, et que leurs travaux ne doivent pas être signés de leurs noms. Aucun motif d’intérêt matériel ne saurait prévaloir contre la passion qui les attache à leur œuvre aussi longtemps qu’elle n’est pas arrivée au degré de perfection où ils sont capables de la porter, à peu près comme l’abeille est contrainte à ne point laisser sa cellule ébauchée, et ne s’interrompt point qu’elle ne l’ait construite avec la rigueur géométrique dont le plan est dans son instinct.
Qui aurait mérité mieux que Grandville la fortune ou tout au moins une généreuse aisance ? Dès le lever du jour, il était assis devant sa table, le crayon à la main ; il ne sortait jamais, ne se permettait aucune promenade, aucune visite, aucune récréation ; le soir même il dessinait, non pour le public, il est vrai, mais pour lui-même : c’était ce qu’il appelait se reposer et se divertir. Il était économe et sobre. Il n’avait aucun vice, aucune manie dispendieuse, pas même celle du cigare. D’autre part, il ne manquait jamais de travaux commandés ; il était sans cesse sollicité par les éditeurs. Et cependant le gain de chaque année ne faisait que suffire bien juste aux dépenses de son ménage, qui certes ne dépassaient pas de beaucoup celles d’une famille d’ouvrier. Il ne se plaignait pas. Il est même juste de dire qu’il obtenait, pour ses dessins, les prix qu’il demandait : c’est dire combien il était peu exigeant. Sa femme en murmurait bien un peu tout bas : « Mais, madame Grandville, répondait-il, n’oubliez donc pas, s’il vous plaît, qu’après tout monsieur votre mari n’est qu’un caricaturiste !… Ah ! si j’avais inventé un nouveau genre de paysage, une nature inconnue, ou bien si j’avais l’honneur de peindre les hommes… au daguerréotype !…», ajoutait-il en souriant.
Ces habitudes laborieuses et sédentaires à l’excès eurent à la longue des conséquences regrettables à la fois sur la direction de l’esprit de Grandville et peut-être même sur la portée de son talent. Pour peindre le monde animé ou inanimé avec un sentiment de vérité soutenu, il faut le voir et l’étudier constamment. On nous raconte de plusieurs artistes du seizième siècle qu’ils parcouraient la ville et la campagne, portant un album à leur ceinture, et s’arrêtant fréquemment pour dessiner ce qui attirait leur curiosité et leur paraissait un sujet intéressant d’étude. C’est surtout aux peintres de mœurs et de genre que doivent être profitables ces poursuites quotidiennes des mille scènes qui se renouvellent incessamment sur le théâtre humain. Grandville avait beaucoup observé dans sa jeunesse ; mais pendant les dernières années de sa vie, il ne faisait plus guère que traduire et interpréter ses souvenirs. À défaut de mémoire, il inventait ; il supposait, il créait, et là commençait le péril ; il perdait pied, si l’on peut s’exprimer ainsi, et se laissait entraîner vers un fantastique plus étrange qu’agréable. Combien il se sentait lui-même plus vigoureux et plus sûr de son crayon quand il exprimait ou transformait à sa manière !
Lorsque sa femme, après bien des obsessions, avait réussi à le faire sortir une heure ou deux, l’effet en était bien sensible : à son retour au logis, c’était un tout autre homme. « Devinez où Mme Grandville m’a mené, moi, Grandville, le pauvre artiste ! s’écriait-il comiquement d’un air de stupéfaction indignée ; aux Tuileries, Monsieur ! dans le grand monde ! Ah ! quelles gens on voit là ! » Et, saisissant son crayon, il se mettait à dessiner les divers personnages qui, sans le soupçonner, avaient posé devant lui au grand risque de figurer bientôt derrière les vitres de Philippon et de Martinet. Oisifs de tout âge et de toute prétention, coquettes de tout étage, enfants, bonnes, étrangers, gens ennuyés, gens importants, tous défilaient sur le papier avec la variété de leurs physionomies et de leurs caractères ; on se récriait avec raison, on admirait : « Ce sont des tableaux tout faits, » disait-on avec une exagération involontaire ; mais il hochait la tête et jetait ces esquisses dans le grand portefeuille aux projets.
Quelque autre jour, par un temps de pluie, il avait traversé Paris en omnibus. Quels visages il y avait rencontrés ! quelles originalités il avait saisies comme au vol ! quelle moisson d’observations et de grotesques à faire rire les plus austères ! S’il arrivait seulement qu’il lui vînt à l’idée, tout en conversant, de s’accouder un moment au bord de la fenêtre, que ne découvrait-il pas dans la rue ! Et vite de saisir son crayon, une feuille de papier, et de croquer les passants « vus de tête, » ou les bonnes femmes et leurs marmots sur le trottoir.
On l’encourageait à ces trop rares et trop rapides curiosités de la vie réelle. On lui reprochait de s’enfermer dans un cercle trop étroit et trop peu fécondant de conversations ou de lectures. « Le Charivari est plaisant, lui disait-on ; mais il faut lire aussi Molière, Lesage ou la Bruyère. Breughel et Cruikshank ont de l’esprit ; mais Hogarth en a autant qu’eux avec beaucoup plus de bon sens. » Sa disposition à chercher ses modèles et ses types en lui seul inquiétait d’autant plus qu’il y avait, dans son esprit, quelque obscurité sur les questions dont la solution importe le plus à la bonne direction de la pensée, et qu’on le voyait se tourmenter en vain de la percer, sans le secours de l’étude, par la seule force de sa pénétration. Étranger aux doctrines philosophiques, et même affectant de les dédaigner, il était cependant tourmenté du besoin d’en posséder une, de rattacher ses idées éparses à un principe général, de se faire une, théorie de la vie, d’en déduire une théorie de l’art, et, à son insu, il était entraîné vers une sorte de vague panthéisme. Un artiste peut, sans aucun doute, produire d’excellentes œuvres sans se préoccuper de questions abstraites, pourvu qu’il ne sorte point de l’imitation ou de l’interprétation directe de la nature ; mais dès qu’il est possédé du goût des idées générales, on peut être assuré qu’elles arriveront tôt ou tard à diriger sa main aussi bien que son esprit, et qu’il est dans sa destinée de s’élever ou de tomber avec elles. L’histoire de la peinture, surtout au dix-septième et au dix-huitième siècle, abonde en exemples de cette influence des théories : ils sont plus rares de nos jours, où le réalisme est surtout en honneur : l’examen de l’œuvre de Grandville pourra nous offrir, à ce point de vue, un intérêt particulier.